Sortie d'un rapport parlementaire sur la rénovation énergétique

La rénovation énergétique, un "chantier prioritaire"
Ce mercredi, la mission d'information de l'Assemblée nationale sur la rénovation énergétique des bâtiments présentait son rapport. Ce rapport intervient une semaine environ après la présentation par le gouvernement de son plan sur la planification écologique, dont la rénovation énergétique est un pan phare.
Conduit par les députées Marjolaine Meynier-Millefert et Julie Laernoes, ce rapport parlementaire recommande notamment de faire de la rénovation énergétique un "chantier prioritaire", estimant que les objectifs de rénovation énergétique représentent "un impératif" pour le pays.

47 propositions pour agir
Le constat est clair : "Nous ne pouvons plus négocier avec le climat", écrivent les deux députées. Elles font ainsi quarante-sept propositions qui aideraient la France à atteindre la neutralité carbone en 2050, un objectif inconcevable si nous ne sommes pas en mesure de rénover les millions de logements qui en ont grandement besoin.
Ainsi, Julie Laernoes (EELV) explique qu'il faut rénover "95 % du parc de logement [...] d'ici 2050". Avec sa co-auteure, elle plaide entre autres pour une augmentation du budget alloué à la rénovation énergétique.
Si le gouvernement a d'ores et déjà décidé d'augmenter le budget de MaPrimeRénov' pour 2024, le rapport recommande une multiplication du budget par trois, pour qu'il atteigne 15 milliards par an d'ici à 2030.
Pour alléger le reste à charge des ménages, le rapport parlementaire préconise aussi de créer une banque de la rénovation et de favoriser l'octroi de prêts verts, notamment l'éco-PTZ. Il estime à juste titre que ce reste à charge constitue un frein à la rénovation important, en raison des montants qu'il peut vite atteindre.
Parmi les autres mesures phares, ces 47 propositions incluent notamment une réforme du label RGE, une mutation de la filière du BTP, une sortie du tout électrique et une obligation de rénovation pour les bâtiments les plus énergivores.
Enfin, ce document parlementaire pointe du doigt le faible nombre de rénovations performantes effectuées à l'heure actuelle.
Ces rénovations, qui permettent d'atteindre un DPE (Diagnostic de Performance Énergétique) de classe A ou B, ont représenté seulement 10 % des rénovations ayant bénéficié de MaPrimeRénov' en 2022. Pour augmenter ce chiffre, il faudra sortir d'une approche monogeste et favoriser les projets de rénovation globale.