Chauffage : fonctionnement, installation et prix
Le système de chauffage de votre logement joue un rôle important dans votre confort, mais a aussi un impact significatif sur vos factures. D’après l’ADEME, l’Agence de la Transition Écologique, le chauffage représente ainsi plus de 65% des factures d’énergie des Français. Bien choisir son système de chauffage est un enjeu à la fois économique et écologique.
Quels sont les différents systèmes de chauffage ?
Tout système de chauffage fonctionne grâce à une source d’énergie, qui peut être d’origine fossile (charbon, gaz naturel, fioul, etc.), renouvelable (bois, géothermie, énergie solaire, etc.) ou nucléaire. Chacune de ces énergies a ses propres particularités.
Le chauffage électrique
En France, plus d’un tiers des ménages se chauffent à l’électrique. Le chauffage électrique a en effet plusieurs avantages :
- Il ne représente pas un très gros investissement de départ
- Il n’est pas très difficile à installer
- Il ne demande pas de gros entretien
Le chauffage électrique peut être central, dans le cas d’une chaudière électrique, ou décentralisé, avec un système de radiateurs électriques indépendants. Dans la plupart des cas, le chauffage électrique est utilisé pour du chauffage d’appoint ou dans des petits logements.
En effet, un système de chauffage électrique a aussi plusieurs inconvénients :
- Une répartition de la chaleur qui n’est pas toujours très homogène
- Le recours à une source d’énergie fossile
Surtout, le chauffage électrique peut s’avérer rapidement énergivore, notamment dans les grandes maisons ou dans les logements mal isolés. Avec l’augmentation constante du prix de l’électricité, il n’est pas non plus particulièrement économique. Ces deux facteurs peuvent être à l’origine de factures d’énergie élevées.
Le chauffage au gaz
Le chauffage au gaz est interdit dans les maisons individuelles neuves depuis la mise en place de la nouvelle réglementation RE2020, par volonté de diminuer la consommation d’énergie des bâtiments et leur rejet de CO2. Dans le neuf, le gaz ne peut plus être utilisé que s’il s’agit d’une solution hybride.
Néanmoins, environ 11 millions de foyers français sont raccordés au gaz naturel et utilisent donc encore ce mode de chauffage. Ils peuvent tout à fait continuer de l’utiliser, même s’il est intéressant de penser à un système de chauffage plus vertueux et plus performant.
Une chaudière à gaz fonctionne en brûlant le gaz, ce qui permet de produire de la chaleur. Celle-ci chauffe un fluide qu’on appelle le liquide caloporteur : dans ce cas, c’est tout simplement de l’eau. Cette eau ainsi chauffée par la combustion du gaz est ensuite envoyée vers les émetteurs de chaleur (radiateurs) et le ballon d’eau chaude.
Comme celui de l’électricité, le prix du gaz naturel a beaucoup augmenté ces dernières années. Par ailleurs, les chaudières à gaz sont des équipements qui peuvent devenir dangereux en vieillissant ou en cas de mauvais entretien. Tous les ans, autour de 4000 personnes sont intoxiquées au monoxyde de carbone en France (Santé publique France).
Le chauffage au bois
Il existe différents types d’équipements parmi les systèmes de chauffage au bois :
- Les inserts, qui se placent généralement dans des cheminées existantes
- Les poêles (à bûches, granulés ou pellets)
- Les chaudières (à bûches ou granulés)
Le chauffage au bois est un système plus écologique qui rejette peu de CO2, mais il faut tout de même s’assurer d’installer un équipement récent, les appareils anciens étant plus polluants. Fiez-vous au label Flamme Verte et au combustible estampillé NF Bois.
Notez qu’un système de chauffage au bois impose d’avoir de l’espace pour stocker le combustible (bûches ou granulés). Par ailleurs, le prix du combustible a lui aussi augmenté récemment, comme les autres énergies.
Les pompes à chaleur
On distingue deux types de pompes à chaleur :
- Les pompes à chaleur géothermiques
- Les pompes à chaleur aérothermiques
Une pompe à chaleur aérothermique capte les calories de chaleur de l’air extérieur pour produire du chauffage et réchauffer votre intérieur. Il en existe deux types :
- La pompe à chaleur air-air : elle prélève les calories de chaleur de l’air et les transmet à un gaz, le fluide frigorigène, pour générer de la chaleur ou du froid par le biais de ventilo-convecteurs
- La pompe à chaleur air-eau : elle fonctionne sur le même principe, en restituant les calories de chaleur dans l’eau du système de chauffage grâce au fluide frigorigène
Une pompe à chaleur géothermique utilise la chaleur du sol pour réchauffer l’intérieur d’une maison, grâce à des capteurs enfouis sous terre.
À ces deux grands types de pompes à chaleur, on peut aussi ajouter la pompe à chaleur hybride. Comme son nom l’indique, il s’agit d’un équipement qui couple deux systèmes de chauffage : une pompe à chaleur et une chaudière qui peut être au gaz ou au fioul.
La pompe à chaleur s’appuie donc sur des sources d’énergie renouvelables (géothermie ou air) pour produire de la chaleur dans votre maison, ce qui en fait un système de chauffage plus propre. La pompe à chaleur hybride produit aussi moins de CO2 qu’une chaudière gaz ou fioul classique. Enfin, une pompe à chaleur, y compris hybride, permet de faire d’importantes économies sur votre facture d’énergie.
Le chauffage solaire
Le chauffage solaire utilise le rayonnement du soleil pour produire de la chaleur. Il fonctionne grâce à des panneaux thermiques qui captent le soleil et emmagasinent la chaleur grâce à un fluide caloporteur.
Un chauffage solaire doit généralement être complété par un système d'appoint pour pallier d’éventuels manques de soleil. Ce chauffage d’appoint est programmé pour favoriser l’énergie solaire et ne recourir au système secondaire qu’en cas de besoin.
Le chauffage au fioul
En France, plus de 3 millions de foyers se chauffent encore au fioul, ce qui en fait la troisième énergie de chauffage des Français après le gaz naturel et l’électricité. Le chauffage au fioul existe sous trois formes principales :
- Les chaudières fioul classiques
- Les chaudières à basse température
- Les chaudières à condensation
Apprécié pour sa praticité et le confort qu’il apporte, le chauffage au fioul est cependant amené à disparaître. Depuis le 1er juillet 2022, il est interdit d’installer chez vous une chaudière au fioul domestique neuve.
La réglementation a évolué pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Ce décret interdit en fait tous les combustibles de chauffage qui émettent plus de 300 grammes de CO2 par kilowattheure (kWh). C’est le cas du fioul, qui en produit 330 grammes en moyenne, mais aussi du charbon, qui n’est cependant quasiment plus utilisé en France.
Par ailleurs, le chauffage au fioul a lui aussi souffert de l’augmentation du prix des énergies, mais de façon proportionnellement encore plus importante que l’électricité, le gaz et le bois. Polluant, il n’est donc plus non plus un mode de chauffage économique, le prix du fioul était lié à celui du pétrole.
Le chauffage au GPL
En France, moins de 1% des foyers se chauffent au Gaz de Pétrole Liquéfié (GPL). Comme le fioul, c’est une des alternatives pour les logements qui ne sont pas raccordés au réseau de gaz de ville.
Le chauffage au GPL fonctionne d’ailleurs un peu sur le même principe, avec une citerne de stockage. Il peut aussi être stocké en bouteille. En effet, le GPL peut être composé de butane ou de propane : dans le cas du butane, on l’utilise surtout pour la cuisson, et il est stocké en bouteille de gaz. Le propane, destiné au chauffage, est stocké en citerne.
Les contraintes d’entretien et surtout le prix du GPL, plus élevé que celui du gaz naturel ou du fioul, peuvent sans doute expliquer son faible succès auprès des ménages français. Son installation n’est pas non plus toujours autorisée en raison des contraintes réglementaires et des normes à respecter.
Quel chauffage choisir ?
L’importance de bien choisir votre chauffage
Le fait de bien choisir votre mode de chauffage a un impact sur votre quotidien. C’est un choix qui a des conséquences sur vos dépenses et sur votre bien-être.
1. Réduisez vos dépenses 📉
La facture d’énergie moyenne d’un ménage français est de plus de 1600 €. C’est plus que le Smic ! Outre l’investissement de départ que représente un système de chauffage neuf, vous devez penser à son coût d’entretien, mais aussi à vos factures de chauffage à l’avenir
2. Améliorez votre confort 🛋️
Un chauffage peu performant ou mal adapté à votre logement peut nuire à votre confort, avec une chaleur peu homogène ou des sensations de froid
3. Pensez à la planète 🌍
Pour protéger l’environnement, il vaut mieux favoriser le recours à des énergies renouvelables ou à un mode de chauffage dont les rejets polluants sont limités
Comment bien choisir votre système de chauffage ?
Le meilleur système de chauffage, c’est celui qui est le plus adapté à votre maison ! Pour bien choisir votre chauffage, vous devez prêter attention à deux grands critères : votre logement et ses spécificités (surface, situation géographique, etc.) et le prix du système (installation, entretien, etc.).
Les caractéristiques de votre logement
Par souci de confort mais aussi pour ne pas avoir des factures d’énergie trop élevées, le choix de votre chauffage doit se faire en fonction de différents éléments liés à votre logement :
- Son emplacement géographique
- La qualité de son isolation
- Sa surface
- L’espace et le stockage disponibles
Pour commencer, la situation géographique de votre maison fait que certains systèmes de chauffage sont plus adaptés que d’autres en raison des contraintes météorologiques, des conditions climatiques et de l’ensoleillement.
L’emplacement de votre logement détermine aussi sa distribution par certaines sources d’énergie : ainsi, toutes les zones ne sont pas raccordées au réseau de gaz naturel - et toutes ne peuvent pas l’être !
Ensuite, la qualité de votre isolation a un impact important sur le choix de votre chauffage. C’est simple : moins bonne est l’isolation de votre maison, plus vous avez des besoins en chauffage parce que vous aurez du mal à chauffer.
Mais il n’est pas judicieux d’investir dans un système de chauffage surdimensionné parce que vous avez froid l’hiver en raison d’une maison mal isolée. L’isolation doit être la première étape de vos travaux de rénovation, justement parce qu’elle vous permettra de moins dépenser en chauffage !
La surface de votre logement détermine quant à elle la puissance de chauffage nécessaire. Là aussi, plus un logement est grand, plus il peut être compliqué à chauffer.
De même, l'utilisation que vous ferez de l’équipement doit être prise en considération : le système choisi servira-t-il seulement au chauffage, ou doit-il pouvoir produire de l’eau chaude et/ou contribuer à la climatisation ?
Pour finir, pensez espace et stockage. Certaines solutions, comme le chauffage au bois, imposent d’avoir de l’espace de stockage pour entreposer le combustible. De même, certains équipements de chauffage prennent davantage de place que d’autres.
Votre budget
Un nouveau système de chauffage, quel qu’il soit, représente un investissement. Mais il ne s’agit pas seulement du prix de départ de l’équipement : il faut aussi penser au long-terme. Vous devez donc prendre en compte :
- Le prix de l’appareil et le coût de son installation
- Le prix de l’entretien de votre chauffage
- Le prix de l’énergie ou du combustible
- S’il y a des subventions disponibles pour vous aider à financer votre nouveau chauffage
Mais alors, au vu de tous ces critères, comment être sûr de bien choisir votre système de chauffage ? Nous vous conseillons de faire confiance à un professionnel ! N’hésitez pas à nous contacter, nos spécialistes vous orienteront vers la solution de chauffage la plus adaptée à vos besoins et à votre budget.
Quel est le prix d’un système de chauffage ?
Prix de l’énergie
Pour commencer, il faut donc penser à la source d’énergie que vous souhaitez utiliser pour vous chauffer. Quelle que soit celle que vous choisissez, cette énergie a un prix.
Toutes les sources d’énergie ont vu leur coût augmenter récemment, mais certaines ont été davantage impactées que d’autres. Aujourd’hui, les énergies les moins chères sont surtout les énergies renouvelables : bois, solaire, aérothermie. Au contraire, l’électricité est l’énergie la plus chère, et ce malgré le bouclier tarifaire mis en place par le gouvernement.
Prix d’installation du système de chauffage
Ensuite, vous devez choisir le système de chauffage lui-même. Cette fois, vous devez prendre en compte le prix de l’équipement (chaudière, radiateurs, pompe à chaleur, panneaux solaires et capteurs, etc.) mais aussi le coût de la main d’œuvre pour son installation.
Voici un tableau indicatif du prix des différents systèmes de chauffage, matériel et pose compris :
| Système de chauffage | Prix d’installation moyen (équipement + main d’œuvre) |
|---|---|
| Chaudière à condensation gaz | De 2000 à 5500 € |
| Radiateurs électriques | De 1500 à 6000 € |
| Pompe à chaleur aérothermique | De 7500 à 15 000 € |
| Système solaire combiné | De 15 000 à 20 000 € |
| Chaudière à granulés | De 10 000 à 15 000 € |
Prix de l’entretien de votre système de chauffage
Enfin, pensez au coût de l’entretien, qui peut varier d’un système de chauffage à l’autre. Certains équipements demandent un entretien plus ou moins régulier. Ainsi, les chaudières doivent être entretenues tous les ans. Cet entretien est obligatoire et fixé par décret par le Ministère de la Transition écologique (décret du 9 juin 2009).
Les chaudières au bois sont aussi concernées par cette obligation, qui porte sur toutes les chaudières d’une puissance de 4 à 400 kW. En plus de l’intervention d’entretien annuel, un ramonage est à prévoir au moins deux fois par an pour votre chauffage au bois, dont une fois en période de chauffe.
Le décret du 28 juillet 2020 impose l'entretien d’une pompe à chaleur tous les 2 ans pour les puissances inférieures à 70 kW, et tous les 5 ans pour une puissance supérieure à 70 kW. Dans les faits, tout système comportant du fluide frigorigène doit être entretenu plus souvent. En général, l’entretien se fait une fois par an, mais pour une puissance importante un entretien trimestriel peut être nécessaire.
L’entretien n’est pas obligatoire pour un système solaire combiné. Il est cependant conseillé de le faire au moins tous les 5 ans.
Voici un tableau du prix d'entretien de différents systèmes de chauffage :
| Système de chauffage | Prix moyen de l'entretien |
|---|---|
| Chaudière à condensation gaz | Entre 140 et 200 € |
| Pompe à chaleur aérothermique | Entre 190 et 260 € |
| Système solaire combiné | Entre 120 et 300 € |
| Chaudière à granulés | Entre 150 et 300 € + entre 100 et 150 € pour le ramonage |
Passer par un contrat d’entretien peut vous faire économiser sur le coût de la maintenance. Vous gagnez aussi en tranquillité, avec un rendez-vous annuel d’entretien qui vous est rappelé à l’avance et un suivi simplifié. Le prix du contrat dépend des prestations choisies. Les formules les plus complètes incluent généralement le remplacement des pièces défectueuses et des délais d’intervention garantis en cas de panne.
Quelles sont les aides pour financer un nouveau chauffage ?
Pour encourager les Français à opter pour des solutions plus écologiques, l’État a mis en place un certain nombre de dispositifs qui peuvent vous aider à financer un nouveau système de chauffage.
Pour pouvoir bénéficier de ces aides, vous devez passer par un installateur avec la certification RGE qui correspond au système choisi (QualiBois pour un chauffage au bois, QualiPAC pour une pompe à chaleur, etc.)
Naturellement, tous les systèmes de chauffage ne sont pas éligibles à ces aides financières. Ainsi, ces subventions sont là pour vous inciter à opter pour des systèmes plus propres : chauffage au bois, pompe à chaleur, système solaire combiné, etc.
Les aides financières pouvant réduire le coût de votre nouveau chauffage sont notamment :
À propos de l’auteur
Ariane DumontAriane est responsable des contenus chez isglö. Elle manage notre équipe de rédaction et veille à la qualité de nos articles. Diplômée d'un master Information-Communication, elle a notamment travaillé pendant 2 ans pour des sites dédiés à l'énergie, ce qui l'a sensibilisée aux enjeux énergétiques (consommation, énergies renouvelables, etc.).
